mardi 26 juillet 2011

hommage

La lésine a envahi les corps décrépis et son odieuse puanteur pénètre les beautés devenues gerçures. Tu es face à moi, regardant l'océan d'un air plein d'énigmes, pourtant je peux déjà sentir le poison de nos désirs. Nous avons vécu une fragile clandestinité et plus rien désormais ne saurait rattraper l'intensité de notre chute.

Les remords imprègnent les souvenirs, une contamination ingrate qui afflige notre dignité. Il est trop tard pour se repentir et ta froideur devant cette triste étendue m'éloigne des passions éperdues. Et de plaintes sempiternelles ton sanctuaire s'inonde, remplaçant tes parfums que tu aimais tant.

Au large le jour s'éclipse mais tes yeux ont depuis longtemps négligé sa lueur pour refléter la noirceur du reproche. N'aie crainte, je me suis débarrassé des chimères qui nous assuraient un avenir promit à l'avortement.
Amour, sans cesse ce mot là à la bouche; étreins-tu ta douleur ? Connais-tu ta joie ? Réponds-y avant que ton Ennui ne te noie dans cet océan d'oubli qui nous fait face.


lundi 25 juillet 2011

Exercice (6) d'écriture automatique etc...

Le bleu fuyard guette l'horizon nocturne pour embrasser la noirceur de nos viles pensées. Le murmure des orages transporté par des vents infâmes transperce le silence de la nuit. Ce vacarme discret nourrit les pleurs d'une conscience apeurée devant l'étendue de l'inconnu qui le submerge. C'est un paradis mutique situé entre les espaces de la réalité, tranchée par la lame obscure des fantasmes. Un remuement presque inutile pour le voyageur atteint de la fièvre des songes. Un éclair soudain et les froides voluptés s'évanouissent devant lui. Adieu à l'innocence des plaisirs car guidé par cet errant amical le corps s'éveille à des délices torturés. Avec ses sombres vérités il malmène les coeurs fragiles. Le voyageur fiévreux enflamme les langueurs mortes en se promenant sur les plages folles de la mémoire. Les tombes étincelantes brillent de leurs éclats angoissants quand approche le jour vindicatif. Surviennent ainsi d'étranges Furies qui prennent naissance au-delà des sphères célestes. Les yeux se voilent d'illusions infectes. Au loin, le sanglot des muses résonne comme pour étouffer le rire moqueurs des ignares. Alors les hommes sincères avancent dans le cercle pour ressentir le rythme de l'éternité. L'azur se déchire et le crépuscule dérobe les couleurs lumineuses d'un temps révolu. Les êtres de nature parfaite et morne frissonnent de mélancolie. Les fables dépérissent et disparaissent. Et sous le ciel des nuits hâves le voyageur fiévreux poursuit les âmes abimées pour la consolation.

Tu pourras toujours mépriser ces mots de désespoir, ils sont le reflet de ta perdition, de ton insolence amère, de l'époque où je valorisais tes charmes. J'ai anéanti ta léthargie inassouvie pour des sentiments incorruptibles. Et malgré ton absence tu demeures un dictame insensé.


vendredi 22 juillet 2011

Exercice d'écriture automatique pour une conscience altérée

L'oubli, qu'elle en soit certaine, cela la concerne. Son visage à lui se noie sous le flot continu de sa nouvelle vie à elle. Ces instants qui leur appartenaient ont sombré dans le vide de l'oubli. Et lui, toujours étreint par le souvenir cruel, lutte contre des fantômes sans noms. Il se rappelle de ces crépuscules interdits, de ces brises glacées.

Pour elle tout cela ne signifie plus rien; juste le souffle inconnu d'un subconscient qui disparaît. Il hait ses lamentations et trouve refuge en observant d'anciennes images oubliées et ignorées. Il ne rêve plus désormais et appréhende cette existence avec méfiance et ironie. La confiance s'est envolées et une indicible rage a brisé le fardeau d'une tristesse déraisonné.

Un esprit se perd et plonge dans les méandres d'une mémoire saccagée. Il respire le souffre de l'indifférence et vomis ses vapeurs noircies par la rancoeur. Il écrit, encore et toujours pour garder une partie de ce qu'il a perdu, ou est-ce simplement pour ne pas oublier une partie de lui ?

Qu'est cet oubli ? Pourquoi ? Nous disons que la femme demeure un animal comme les autres. Son éloignement déchire l'âme. Idolâtrie malsaine, bientôt cette fureur grandira mais ce bruit, ce bruit, il anéantit aujourd'hui toutes pensées, assujettit le corps à une soumission aveugle et détestable. La solitude paraît si douce et l'oubli dont elle fait preuve lui fait profondément envie; cet effacement pur et simple de l'obsession suffocante.

L'oubli devient consolation, le réconfort d'échapper à la tragédie d'une souffrance complaisante. Il y a de la beauté dans cette fuite vers une paix inaccessible. Il n'y a pas de victoire, pas de salut, pas de providence. Seulement une réalité parfois abjecte et de l'ingratitude.

Un monde d'espoir et de terreur. Se rappelle-t-elle encore de son nom ?