Elle n'aime
pas ce que j'écris, elle est mon ivresse et ma déchéance. Elle est
la fièvre qui m'emporte, le délire salvateur du souvenir. Elle est
le rire dispersé des ombres sans nom. Dans les nuits infinies de la
déchéance elle apparaît, comme elle danse sur les feux de la soif,
pendant que ma vie se consume dans le poison de la joie. Elle est la
femme qui trace les écorchures du blasphème. Elle sourit; cette
essence qui transporte mon âme vers l'exil des fêtes, une transe
magistrale des temps perdus. Elle est cette fleur qui se fane sous la
lumière des sirènes blafardes, échos du bruit sourd de ma
décadence. Elle est la jouissance des désirs impossibles, les nuits
blanches à l'absynthe fantasmé. Elle a l'odeur de l'aube et des
jours sans fin de la paresse, elle est la tentation qu'on lit sur mon
visage quand la boisson torture mes pensées affolées. J'ai en moi
le goût de l'insoumission, pour exister ou fuir un amour interdit;
revivre la clandestinité de l'illusion. Elle est la liberté
éperdue, avec elle c'est l'iconoclasme charnel et l'intempérance
des humeurs effrénées. Elle n'aime pas ce que j'écris.
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